Stéphanie (12 ans)

à raison de 2 rendez-vous par semaine et bien qu’au collège, elle a une Assistante à la Vie Scolaire avec elle et suit des temps de « remise à niveau » en classe d’intégration, ses résultats scolaires sont insuffisants.

Son temps de concentration est variable et toutes sollicitations externes sont un frein à sa concentration. Pourtant le travail qu’elle fournie et l’investissement de sa mère, à l’accompagner dans tous ces apprentissages scolaires, font que Stéphanie montre un repli sur soi, ne supporte plus la moindre réflexion, se montre en opposition et agressive, dans le cadre familial. Elle crie et cela se finit souvent par des crises de larmes.

Stéphanie me dit avoir mal au ventre, avoir des problèmes pour s’endormir et qu’elle n’a plus envie de rien.

De plus, elle se retrouve isolée au collège, par ses camarades, car elle est « différente » et ses « copines » lui envoient de manière intempestive (jusque dans la nuit), des textos où elles se moquent d’elle.

Au moment de notre première rencontre, il est prévu que si les résultats scolaires de Stéphanie ne s’améliorent pas, qu’elle intègrera à la rentrée prochaine, un internat à Paris, spécialisé pour les collégiens dyslexiques. Chose que Stéphanie comme sa mère ne peuvent envisagées … Nous convenons avec Stéphanie et sa mère, que le téléphone portable doit après le repas rester éteint et que sa mère le matin filtre les textos, afin de limiter les moqueries.

Objectifs du protocole établi

• Travail sur la corporalité,
• Gestion des émotions,
• Concentration et mémorisation,
• Confiance en soi.

Je m’appuie à la fois sur la Sophrologie et sur mes acquis d’Educatrice Spécialisée : démarche Snoezelen et ma formation sur les troubles envahissant du développement avec les massages prioceptifs.

Protocole

Séance 1

Jeu de la balle : Assise au sol, les pieds collés l’un en face de l’autre, nous nous envoyons la balle à grelot sur l’expiration, puis quand on le souhaite, nous fermons les yeux. A l’issus de ce jeu, je constate que Stéphanie maîtrise sa respiration, mais qu’elle ne ferme pas les yeux : elle me dit ne pas pouvoir y arriver. Travail sur la respiration abdominale.

Histoire « Ma couleur de détente »

Séance de relaxation corporelle où Stéphanie remplit à chaque expiration, son corps de sa couleur préférée.

Nous prenons quelques instants pour vivre la présence de son corps dans la détente et tous ces ressentis corporels.

Stéphanie a conscience de son corps de manière morcelée. Un travail sur la corporalité est envisagé.

Deuxième séance

Stéphanie me dit ne pas avoir écouté l’enregistrement, mais qu’elle a pensé à fixer un point dans le vide, comme je lui avais indiqué et à appliquer la respiration abdominale. Au collège, elle le fait dans les toilettes (seule endroit où elle est tranquille et ne risque pas les moqueries).

Pour cette séance, nous faisons le jeu du coussin pour évacuer les tensions physiques et les ressentis négatifs. Début du travail sur l’enveloppe interne, avec les muscles.

Déroulement de la séance :

Jeu du coussin lancé au sol, sur chaque expiration, aussi rapidement que possible, pour évacuer tout ce qui nous dérange, tout ce que nous n’avons pas pu dire et tout ce que nous n’aimons pas.

Stéphanie montre beaucoup de réserve et ne s’autorise pas à lancer son coussin. Puis, nous faisons l’exercice du coussin lancé à l’expiration, sur le mur, pour prendre conscience et matérialiser la respiration. Puis, nous travaillons, l’exercice en face à face. Nous reprenons l’exerce des smileys, afin que sa mère l’aide à matérialiser ses émotions, lors des devoirs, qui sont des moments très difficiles pour Stéphanie, car ils la renvoient à son échec et à l’énergie que cela lui demande pour faire, comprendre et à la quantité de travail qui la submerge !

Stéphanie doit appliquer les respirations du plus « énervé » à la détente.

Je demande également à la mère de prévenir la professeure principale de Stéphanie, qui va certainement mettre en application les respirations, quand elle sera dépassée, par les difficultés, qui se présentent à elle.

Troisième séance

Nous travaillons sur l’activation du cerveau, pour but principal la concentration et la mémorisation, mais également sur la conscience corporelle et ses capacités corporelles dans le quotidien : prendre la parole, renforcement du bien être au niveau de son ventre …

Déroulement de la séance :

Nous commençons par un travail sur l’inspiration avec la pipe magique, elle doit sur l’expiration faire danser le plus longtemps possible la balle.

Histoire «Au coin de la cheminée » (ses parents ont une cheminée dans leur maison, ce qui aidera Stéphanie à refaire la séance) : Stéphanie ne ferme pas les yeux, c’est impossible pour elle. Nos ferons donc toutes les séances, les yeux fixés au sol.

Nous commençons par remplir notre corps de notre couleur de détente, pour le relaxer, puis, nous évacuons tout ce qui nous dérange, ce que nous n’avons pas put dire ou tout ce que nous n’aimons pas, avec l’expiration, le plus fort possible. Puis, nous laissons venir un paysage imaginaire, dans lequel nous nous sentons en sécurité et détendue. Nous apercevons une petite maison et nous y rentrons. Nous nous installons dans un fauteuil bien confortable, au coin du feu de la cheminée et nous renforçons la présence de notre corps, en inspirant la force, l’énergie des flammes jaunes, oranges, rouges … qui dansent.

Nous finissons la séance en prenant le temps de vivre la chaleur de notre corps, son énergie et surtout son bien-être, en renforçant la confiance notre corps

Phéno :

Stéphanie me sourit, répond à mes questions concernant les sensations ressentis au niveau de son corps. Elle reste timide et manque de confiance en elle, quand à ses réponses. Son corps était bien présent, mais ce n’est pas de la chaleur qui s’est manifesté à elle, simplement des sensations de fourmillements, d’engourdissements, surtout présent au niveau de ses extrémités.

Quatrième séance

Stéphanie ne s’entraîne que très peu à la maison, toujours par soucis de faire ses devoirs … Ses cris se sont atténués et les oppositions sont moins marquées. Elle pleure beaucoup moins, et gère ses difficultés, lorsqu’elle y pense par la respiration. Elle supporte plus facilement que sa mère lui rappelle les respirations à mettre en place.

Déroulement de la séance :

Nous travaillons avec la Plume. Dans un premier temps, nous soufflons sur la plume pour l’envoyer au plafond (travail sur l’expiration), puis, de nous la passer avec notre souffle (travail sur l’intention porté à notre volonté). Stéphanie commence à sourire, puis à rire. Une complicité s’installe entre nous. Enfin, Stéphanie fixe un point sur le mur, et emmener avec son souffle, la plume jusqu’à l’endroit choisi.

Nous faisons la technique avec un souvenir positif (réussite d’un « exploit » sportif, d’un concours de musique …) et nous remplissons notre corps de ce positif, afin de renforcer la confiance en nous.

Phéno :

Stéphanie me dit se sentir très calme et ressentir une sensation de légèreté dans tout son corps.

Cinquième séance

Madame me dit que depuis la dernière séance, sa fille est plus détendue et accessible dans la vie quotidienne. Ces notes commencent à remonter dans certaines matières.
Stéphanie, qui d’habitude ne me regarde pas dans les yeux, s’assoie face à moi, me regarde, bien droite sur sa chaise.
Elle est contente, car elle a eu des notes au dessus de la moyenne, et que sa mère lui a offert de nouveaux vêtements, pour la « récompenser » de tous les efforts qu’elle a pu fournir.

Lors de cette séance, nous faisons une séance sur la concentration avec lequel, elle va ressentir toutes les sensations agréables vécues lorsqu’elle fait de l’accordéon (bien que Stéphanie soit dyslexique, elle excelle en musique et réalise des concours au conservatoire). Nous finissons la séance, en renforçant l’estime de soi, ses capacités et la confiance en soi.

Phéno :

Stéphanie me dit avoir vécue la séance, comme si elle avait son instrument en main. C’est avec facilité, qu’elle a manipulé l’accordéon et que le son harmonieux du morceau, qu’elle prépare (pour son concours du week-end à venir), lui est apparue.

Sixième séance

Protocole de la séance :

Pour cette séance, nous faisons une relaxation Dynamique où debout, nous prenons conscience de nos appui au sol, de la forme de notre corps dans la demie tension et dans la détente. Ainsi, nous prenons le temps de toucher notre corps, pour apprendre sa forme au repos et pour la tête, nous réalisons l’exercice du « oui » et du « non » ; pour le cou, l’exercice du « BOF » ; pour le thorax, l’exercice du « Karaté » ; pour le ventre, l’exercice des « mains en griffe » ; pour les pieds, la marche virtuelle et pour tout le corps, les exercices d’étirements.
Nous finissons la séance, par une concentration sur objet, avec un temps pour revivre les moments forts de la séance.

Phéno :

Stéphanie, au fil des séances, a construit sa corporalité, avec la présence de son corps et ses ressentis. On peut percevoir son ancrage au sol (jusqu’à ces doigts de pied), qui dénote maintenant, une certaine confiance en elle, qui s’inscrit dans son corps et sa manière de se présenter aux autres : tête droite et regard fixe, dos droit (Stéphanie à son premier rendez-vous était « voutée », le menton rentré dans son cou).

Septième séance

Madame, avec un grand sourire, me dit qu’entre le coût des séances de Sophrologie et les nombreux vêtements offerts à sa fille, de part une hausse de ses résultats scolaires, cela commence à lui « revenir cher » !

Stéphanie a, depuis notre dernier rendez-vous (qui remonte à 3 semaines maintenant, lié au fait d’avoir passer ses vacances de Pâques chez son père dans le sud de la France), changé physiquement : son corps de petite fille, commence à afficher les prémices d’une puberté en marche : ses hanches se sont un peu élargies et ses seins se dessinent.

Elle a profité de ces vacances pour s’entraîner en Sophrologie, à raison d’une séance tous les deux-trois jours. Elle revient avec le sourire, beaucoup de décontraction et surtout « bavarde ». Elle me raconte ses vacances et également, qu’elle a fêté son anniversaire en famille.

Protocole de la séance :

Histoire « Au coin du feu » : Nous commençons par remplir notre corps de notre couleur préférée de détente, puis nous évacuons les contenus négatifs de notre esprit et de notre corps, pour qu’ils soient en harmonie, et nous nous installons au coin du feu. Nous renforçons l’énergie, la force à l’inspiration, avec les couleurs vives du feu de la cheminée. Puis, nous nous projetons au moment de faire les devoirs : comment elle s’installe ? Est-ce qu’elle est bien installée ? Puis, nous visualisons la manière dont les apprentissages se font et tout ce qui est agréable pour que cela se déroule bien.

Nous renforçons nos capacités et notre confiance en nous-mêmes. Puis, nous finissons par un temps de méditation sur la séance que nous venons de réaliser.

Phéno :

Stéphanie me dit qu’à travers cette séance, elle s’est aperçue que les couleurs étaient importantes pour elle, car elles lui permettaient de mieux voir sur sa feuille. En outre, tout le long de la séance, elle a avait envie de bouger.

Je l’invite donc à mettre plus de couleur dans ses leçons (elle me dit que ces professeurs ne voudront pas). J’invite donc, sa mère qui refait tous ses cours, à travailler avec Stéphanie, sur les couleurs qui interpellent son regard. J’invite également, Stéphanie à bouger pendant qu’elle apprend. Sa mère me dit qu’elle s’inquiète sur le fait, qu’elle se déconcentre vite et que cela peut être un frein.

Huitième séance

Stéphanie, avec sa mère, ont mis en application les conseils que je leur ai prodigués. Stéphanie arrive à mieux se concentrer pour apprendre et ses résultats scolaires ont « décollés ». En effet, une réunion a eu lieu au collège et Stéphanie, si elle maintient ses efforts, pourra rester dans son collège et ne pas aller en internat.

Protocole de la séance :

Histoire « Le trésor englouti » : Nous commençons par remplir notre corps de notre couleur préférée de détente, puis nous évacuons les contenus négatifs de notre esprit et de notre corps, pour qu’ils soient en harmonie, et nous nous installons au coin du feu. Nous renforçons l’énergie, la force à l’inspiration, avec les couleurs vives du feu de la cheminée. Puis, nous nous projetons au moment de l’interrogation : son arrivée au collège, son installation dans sa classe, les respirations à faire si une difficulté apparaît, la manière dont elle lit les questions et l’aisance avec laquelle elle y répond, la gestion de son temps …

Nous renforçons ses capacités et sa confiance en elle-même. Puis, nous finissons par un temps de méditation sur la séance que nous venons de réaliser.

Phéno :

Stéphanie a le sourire, elle se sent confiante sur sa manière, à elle, de surmonter ces moments difficiles. Elle dit s’être sentie totalement détendue tout le long de la séance et qu’elle se percevait comme une spectatrice de son interrogation, mais avec une excitation dans tout son corps de répondre aux questions sans hésitations.

Pour ce protocole, Stéphanie étant très intravertie, j’ai dû adapter le protocole à ses besoins et à sa personnalité, c’est pour cela que nous retrouvons des séances pour « jeunes » enfants et d’autres plus « adolescentes ».

Bien que le protocole a pris fin, j’ai invité Stéphanie à continuer de s’entraîner, mais en faisant un arrêt pendant les vacances d’été, reprenant si nécessaire mi-août, certaines séances (celles qu’elle souhaite et qui lui ont fait le plus de bien) et deux semaines, avant la rentrée des classes, les deux dernières séances, afin de ne pas « s’encombrer » à la rentrée, avec un planning bien remplit : devoirs, Sophrologie, conservatoire …